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la harcelement....

 

Un rayon de soleil 

 

 

Elles sont là les courageuses. Celles qui ne pensaient pas avoir la répartie ou l'audace de répondre mais qui un jour «lassées», comme le résume l'une d'entre elles, ont osé bomber le torse face à leurs agresseurs de rue. Plus de 100 internautes ont répondu à notre questionnaire. Extraits de vos témoignages.


Lola, 26 ans, Grenoble: «Ouai vas-y fais ta fière»

L'agression: «En milieu d'après-midi, je passe à hauteur d'une terrasse de café où plusieurs mecs sont installés. L'un d'eux se lève et vient vers moi, se rapproche, plus près, trop près, et me lance : "bonjour" tout en passant sa langue sur ses lèvres.»

Ma réponse: «"Au revoir!", je lui réponds sur un ton péremptoire et je continue ma route. Il me répond : "ouais vas-y fais ta fière, t'es moche en plus". Et je lui ai rétorqué, sereine: "ah parce qu'en plus, t'as des goûts de chiotte!".»

Et après? «Il était sidéré. Mon calme l'a complètement déstabilisé. Il n'était plus du tout crédible aux yeux de ses collègues, impassifs. J'ai osé car j'étais dans un bon jour. Et surtout il faisait jour, c'était un quartier très vivant, passant donc. Je ne me sentais ni isolée ni en situation de faiblesse.»

 

La réplique de Lola - Wikicommons

 

 

Justine, 19 ans, Lille: «Tu voudrais pas me filer ton 06?»

L'agression: «Je rentrais de la fac, et presque arrivée chez moi, un homme en voiture ralentit : "T'es bonne, tu voudrais pas me filer ton 06?". Je poursuis sans même jeter un regard, il fait demi-tour, repasse dans l'autre sens, insiste, et recommence : "Allez viens j'te paye un verre !".»

Ma réponse: «Voyant que ça ne l'arrêtait pas, j'ai lancé un "Tu crois vraiment que ça marche comme ça? Dégage!".»

Et après? «Il a continué à faire des demi-tours jusqu'à ce que je sois arrivée chez moi. J'aurais aimé avoir une réplique un peu mieux sentie. Le problème, c'est de me demander dans ces situations si je dois répondre au risque que cela tourne mal.»

Marion, 23 ans, Clermont-Ferrand: «Il pourrait s’asseoir avec nous le rayon de soleil»

L'agression: «Dans une rue animée,  je marche en robe pour aller à la fac. Devant une terrasse de café, un homme dit à ses amis en me montrant du doigt : "Regardez le rayon de soleil qui passe, il pourrait s’asseoir avec nous le rayon de soleil". Ses amis rigolent et me regardent de la tête aux pieds.»

Ma réponse: «D'abord gênée par les regards vicieux puis humiliée par l'utilisation de la troisième personne (oui je ne suis qu'un objet), je décide de m'arrêter. "Et ma main dans ta gueule tu vas voir si c'est un rayon de soleil !!"»

Et après? «De nature peu vulgaire, ma réponse m'a surprise presque autant qu'eux. Le meneur s'est retrouvé bouche bée, ses copains se sont moqués de lui et un des serveurs du café m'a applaudie. Malgré la répartie, je me suis sentie mal à l'aise dans ma robe tout le reste de la journée. Le manque de réaction de mes harceleurs m'a donné du courage et je n'ai plus peur de croiser le regard des "mecs relous".»

Morgane, 29 ans, Paris: «Je voulais voir si tu portais une culotte»

L'agression: Mi-juillet. Début de soirée. Je sors du métro. Je monte tranquillement l'escalier quand je sens une main qui tente de soulever ma robe. Je me retourne, furieuse, pour me retrouver nez à nez avec un homme qui rigole.

Ma réponse: «Je lui ai crié dessus: "Vous savez que c'est une agression, vous n'avez pas le droit de faire ça, c'est totalement illégal et irrespectueux"» Sa réplique: "Je voulais voir si tu portais une culotte."» Puis un dialogue de sourds de 10 minutes ponctué de vagues excuses et d'un «mais sinon tu fais quoi ce soir?».

Et après? «L'agresseur avait l'air abasourdi par ma colère. Je suis arrivée plus que furieuse auprès de mes amis. Et comme toujours dans ces cas-là, il y a forcément une personne pour nous regarder avec des yeux ronds et demander "mais ça arrive vraiment ce genre de choses?"».

Caroline, 22 ans, Melun: «Petite pute»

L'agression: «En plein milieu d'après-midi et en plein centre-ville, un homme de 40 ans me siffle puis me bouscule avant de poursuivre sa route.» 

Ma réponse: «Je lui ai dit que je n'en pouvais plus des agressions quotidiennes et que les gros lourds comme lui devraient apprendre à respecter les femmes. Il m'a traitée de "petite pute" et m'a dit que "s'il me recroisait il me ferait la peau"».

Et après? «J'ai d'abord eu peur, puis je me suis sentie très en colère et terriblement impuissante face à cette mentalité contre laquelle j'ai l'impression de ne pas pouvoir lutter.» 

Lucy, 24 ans, Bordeaux: «Trop bonne»

L'agression: «En plein footing, à l'aller j'ai croisé un homme d'une trentaine d'années qui m'a sifflée et m'a demandé de m'arrêter parce "j'étais trop bonne". Je l'ai ignoré. Au retour il était encore là et m'a prise par le bras en me disant qu'il fallait qu'on aille boire un verre avec le même "compliment".»

Ma réponse: «Je l'ai poussé brusquement en lui disant d'aller offrir un verre à une voiture de police que je voyais passer un peu plus loin et je lui ai tourné le dos et suis partie.»

Et après? «L'homme m'a traitée de "grosse salope" en faisant des gestes menaçants. J'étais effrayée et en colère en sachant que cela se passait dans ma rue à quelques pas de chez moi et qu'il pourrait repérer où je vis».



17/04/2015
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